l’informaticien moderne est-il un « brogrammer » ?

Un nouveau terme est né pour désigner les informaticiens, les développeurs  qui font la fête entre potes, boivent des bières, apprécient les photos de filles en bikini et programment : on les appelle des brogrammers.

Un article de The Week s’émeut de la prévalence, ou tout au moins de l’augmentation, des informaticiens correspondant à ce modèle. Cet article est intitulé Brogramming: The disturbing rise of frat culture in Silicon Valley.

Un film documentaire de 2015, Code: Debugging the Gender Gap, explore ce phénomène, ses racines, les explications que l’on peut trouver. À en croire le résumé donné dans un article de FastCompany et intitulé The Fascinating Evolution of Brogramming And The Fight To Get Women Back, la plupart des phénomènes connus y sont rassemblés et développés.

rythmes de travail des chercheurs et chercheuses

Dans un article de 2012, les auteur.e.s étudient les rythmes de travail des chercheur.se.s à partir des heures de chargement d’articles scientifiques sur des sites des journaux. Ils observent que les heures de travail des scientifiques débordent nettement des horaires de bureaux. En particulier, il est fait mention de la “unwritten rule of working overtime in academia”.

 

Leurs conclusions sont reproduites ci-dessous, elles peuvent expliquer pourquoi la recherche est (plus) difficile pour les femmes, qui le plus souvent assurent 80% des tâches ménagères, familiales etc. relevant de la sphère privée, et qui ont donc du mal à travailler beaucoup plus que pendant les horaires de travail.

L’article en question est  Exploring Scientists’Working Timetable: DoScientists OftenWork Overtime?, par Xianwen Wang, Shenmeng Xu, Lian Peng, Zhi Wang, Chuanli Wang, Chunbo Zhang, Xianbing Wang, il est disponible ici : http://arxiv.org/abs/1208.2686

Les auteur.e.s se sont concentré.e.s sur trois pays jugés représentatifs : les États-Unis, la Chine et l’Allemagne. Voici le résumé de leurs observations : les heures de chargement couvrent des plages largement plus étendues que les heures de travail : tard le soir ou tôt le matin (en particulier pour les États-Unis), le week-end tout aussi bien que la semaine (en particulier pour la Chine), l’Allemagne étant un point
intermédiaire.
« Discussion. In recent years, we have seen controversy about whether scientists are sacrificing too much health and family life to achieve more at work (Jacobs & Winslow, 2004; Fox et al., 2011). Scientific achievements are accompanied by intense competition and pressure, which requires a large supply of time and efforts. On the other hand, the demanding assessment from the institution makes the working atmosphere even tenser. Scientists today are spending much more time working than initially intended. They are deprioritizing their hobbies, leisure activities, and regular exercises, which negatively influenced their mental and physical health. Meanwhile, engagement in scientific research after work directly leads to the ambiguity of the boundary between home and office. This investigation on scientists’ timetable may in some ways call attention to the unwritten rule of working overtime in academia. As is generally agreed, research is not a sprint but a marathon. Balance in scientists’ life is needed. »